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De stagiaire IUFM à néotitulaire

25 novembre 2007

Quand le laxisme règne...(1)

version déprimée:

écrire des rapports d'incident ne sert à rien? les élèves sont amorphes, bavards, voire agressifs? vous avez beau expliquer la situation à la direction et au CPE et rien ne se passe? vos collègues vivent tout ça mieux que vous? Vous êtes de plus en plus irritable, vous commencez à mal parler aux élèves ou à les insulter?

Alors prenez un congé maladie, prenez du recul.
Si vous n'y arrivez pas, un traitement antidépresseur s'impose. Peut-être une psychothérapie (peut-être que ça marchera sur vous?)
Vous réagirez ensuite différemment avec les élèves: leurs bavardages et leur absence de travail ne vous gêneront plus, vous irez même rejoindre certains groupes d'élèves pour vous lancer dans de mémorables discussions dignes du café du commerce... les élèves se détendent et vous aussi. L'agressivité disparaît, l'ambiance en classe devient sympathique. Il y a des jours où vous arrivez même à travailler!
Surtout, pour maintenir cette chaleureuse ambiance cocooning, répondez à toutes les questions hors-sujet, même si vous devez perdre 20 minutes (n'oubliez pas que vous n'êtes pas soutenu par vos collègues ou votre administration; le but est de survivre).

Ne vous en faites pas pour les résultats: si vous êtes dans une académie de glandus, les élèves auront leur diplôme sans travailler, consignes ministérielles obligent!

Enfin, s'il vous reste encore un peu de conscience professionnelle, priez pour obtenir votre mutation ou pour qu'il y ait un changement de direction...

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23 octobre 2007

Les notes

Quand le trimestre ou le semestre s'éternise, c'est l'occasion de lancer la maîtrise des moyennes par l'élève lui-même!

En BEP, on a souvent l'occasion de faire des exercices qui ne sont pas très longs à réaliser, ou de recommencer un exercice qui a été raté. Utiliser toutes ces occasions pour donner des notes sur 10. Bien sûr, cela n'empêche pas d'effectuer des évaluations sommatives (ou plus générales) qui seront notées sur 20.

A la fin du trimestre, on se retrouve donc avec pas mal de notes, dont on pourra retrancher les plus mauvaises. Si on explique bien ceci aux élèves en début d'année, ils seront volontaires pour effectuer le travail demandé. J'arrive en général à éliminer deux mauvaises notes sur 10.
Ne pas hésiter à mettre zéro si l'élève ne rend pas son travail.

En Bac pro, les exercices sont plus complexes, ce qui ne permet pas de faire beaucoup de devoirs, mais le système est tout de même apprécié.

23 octobre 2007

Avec de jeunes élèves (moins de 17 ans)

Il faut être très rigoureux.
Je n'ai pas d'expérience en collège, mais avec mes classes de BEP, je me rends compte qu'ils sont très sensibles à une gestion des choses qui ne laisse rien au hasard.
Les classes turbulentes finissent par se calmer lorsqu'on note tout ce qui se passe: qui bavarde? qui ne travaille pas? qui écoute son lecteur MP3? qui a oublié son matériel?
Pour tout ceci, se confectionner un petit carton avec des colonnes dans lesquelles figureront toutes ces entorses et le compléter à la vue et au su de tous. Ne pas oublier le bon point pour la participation!
Expliquer que tout ceci vous aide à rédiger l'appréciation sur le bulletin.

Cela prend deux minutes à la fin de l'heure.

Si un élève devient insolent, rester calme et noter ce qu'il dit. Cela servira pour le rapport d'incident. Parfois, ses camarades le freinent, ou alors il vient lui-même s'excuser pour son comportement.

Quand les élèves sont plus âgés, tout cela ne marche pas: le ridicule de ces méthodes leur saute aux yeux!
Je n'ai pas encore trouvé le truc pour traiter en adulte des jeunes qui ne veulent pas se comporter en adultes...

23 octobre 2007

Les requêtes qui mènent ici (sélection)

iufm boîte à cons
comment gérer les sons à travers les murs?
démissionner stagiaire iufm
comment faire taire une classe
nullité IUFM
les élèves ne sont pas des petits cons
arrêt trop tard au feu avec l'inspectrice
prof stagiaire dépression forum
qui comprend quelque chose à la formation générale iufm
ma tutrice ne me donne pas de travail
inutilité iufm
arrêter stage IUFM
stagiaire+iufm+dépression
stagiaire iufm difficulté
appréciation élève insolent
les élèves me chahutent
pourquoi l'enseignement du français en lep
gérer classe qui bavarde
accompagner un néo-titulaire?
comment faire une fiche pédagogique pour analphabète
problèmes d'inattention bavardages en classe

6 septembre 2007

Lien vers un kit de survie!

Vous êtes en ZEP, vous voulez savoir comment vous devez réagir?
J'ai trouvé ces conseils très pertinents.

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20 juin 2007

Survivre dans un établissement difficile

J'inaugure ma rubrique "conseils" comme promis. Commençons par l'attitude à adopter dans une ZEP ou assimilé...

être pointilleux

Arriver à l'heure, finir à l'heure. Toujours avoir son matériel. S'il existe un plan de classe, s'y tenir. Toujours regarder ce que font les élèves (des fois ils dessinent sur les tables, les murs, écoutent leur MP3, répondent au téléphone, ont les pieds sur la chaise...) et les rappeler à l'ordre si besoin. Ne jamais abandonner cette lutte.

ne rien oublier

Ne jamais oublier ses cours, ses notes, son cartable, ses photocopies, ses préparations. Ne pas oublier de ramasser les devoirs à faire à la maison, ne pas oublier ce qu'on a dit (contrôles, barêmes, modifications diverses...) car les élèves n'oublient pas, eux! Même quand ils font semblant. Toujours faire ce qu'on a dit.

ne pas penser que les choses vont de soi

Vous pensez qu'il est évident de noter ses devoirs dans un agenda? Les élèves, non. Donc il faut prendre 5 minutes pour faire noter les devoirs (ainsi que les changements de salle, d'emploi du temps...) Il faut penser à expliquer certains mots ou certaines consignes et tout ce qui pourrait être mal interprété.

parler de ses difficultés aux collègues et au CPE

Parce que ça soulage et qu'on se rend souvent compte qu'on n'est pas seul(e). Cela permet aussi de mettre des stratégies en place, ou de récolter quelques conseils.

ne pas croire les collègues qui disent qu'avec eux tout va bien

C'est quelque chose qui m'a beaucoup minée lorsque j'étais débutante. Il y a aussi les collègues qui prétendent mettre à la porte tous les élèves qui les dérangent. C'est faux. Je me rappelle avoir essayé ce truc une année et j'ai été convoquée dans le bureau du proviseur qui m'a appris que nous étions trois seulement à exclure à tour de bras (et pas ceux qui me disaient le faire). Il y a aussi les collègues qui "avancent" dans leur programme, mais quand on voit les notes des élèves... c'est pas fameux!

exclure de cours, faire appel au chef d'établissement doivent être exceptionnels

Ces deux choses sont mal vues. Il faut vraiment essayer de régler les conflits seul ou avec les collègues/ le CPE. Commencer les sanctions par des punitions classiques (travail supplémentaire, noter dans le carnet, élaboration d'un tableau personnel avec mention de toutes leurs frasques...). Ecrire trop de rapports disciplinaires décourage ceux qui ont la charge de les traiter. Ils ont l'impression que vous n'y arrivez pas, quelle que soit l'aide qu'ils vous apportent (j'ai presque toujours eu de l'aide, ce qui m'encourageait en fait à poursuivre dans cette voie). Les CPE et les chefs d'établissement sont des êtres humains (si!!) et ils ont déjà beaucoup de travail dans les endroits difficiles, alors ne leur demandez pas de gérer des choses qui sont de votre ressort (je sais, c'est dur au début. Mais on peut y arriver)

tenir compte des mouvements d'humeur des élèves (leur parler)

Quand il y a une ambiance épouvantable avec les élèves, s'arrêter et parler. Pas tous les trois jours non plus, sinon vous perdez le peu d'estime qu'ils vous portent encore. Des fois ils disent des choses sensées... il faut savoir en tenir compte. J'avais la volonté d'être très dure à mes débuts, tout en étant très peu sûre de moi, ce qui fait que j'ai été injuste. Les "sanctions pour l'exemple" sont mal perçues et ne fait que transformer la classe en bloc uni contre vous. Il faut être juste.
Même avec des classes qui ne vous sont pas hostiles, il peut arriver qu'il y ait des crises et des mouvements d'humeur. Ça ne coûte rien d'en discuter 5 minutes. Ils peuvent alors vous demander de changer de chapitre, d'aborder certaines questions, de reporter un contrôle... Je réponds en général "je vais y réfléchir" et je leur donne une réponse dès la fois d'après. Toujours justifier ces décisions en tenant compte du fait que c'est vous qui maîtrisez l'aspect pédagogique (exemple: en effet, étant donné que vous avez déjà eu x devoirs la semaine dernière..., on pourra comme vous le suggérez parler des présidentielles lors de l'étude de l'argumentatif/ en ECJS...)

essayer de trouver des supports qui les intéressent

et qui vous intéressent aussi! En LP, la palette est assez large: tracts, articles de presse, documentaires TV, études sociologiques, romans... En écoutant les élèves discuter en début ou en fin de séance, ils peuvent inspirer les prochains cours. Et cela peut mener à lire des classiques.
J'avoue que ce n'est pas toujours évident! Ils se lassent vite et sont souvent découragés par des textes trop longs et/ou ardus.

savoir mimer la colère

Toujours avoir l'air de penser que ce que vous dites en ce moment est la chose la plus importante qui soit. Quand vous demandez le silence, il ne faut pas sourire. Il n'est pas nécessaire de crier (des fois, ça les fait rire: pas vraiment le but recherché!) Ne pas exagérer non plus le ton: pas la peine de prendre un air de tueur psychopathe lorsque vous demandez aux élèves de sortir leurs affaires.

savoir raconter des blagues (mais ne pas rire de ses propres blagues)

Pour détendre l'atmosphère. Si vous riez, les pimbêches de la classe vous prendront pour un(e) idiot(e). Il y a des garçons pimbêches.

présenter les punitions comme une chance de rattrapper ses mauvaises notes

C'est un truc qui marche avec les BEP (16-17 ans). Ils ont un esprit de compétition, même s'ils n'en ont pas l'air. Multiplier les notes, avec la garantie que les deux plus mauvaises ne compteront pas, est un argument qui leur fait toujours accepter de rendre un travail. Donc si un cours se transforme en foire, leur dire: "je vois qu'on ne peut pas continuer comme ça, de toute manière plus personne n'écoute mes explications, je vais donc vous demander de me rendre l'exercice et en fonction de vos résultats, je verrai s'il faut reprendre ces notions ou non. Ne vous inquiétez pas pour vos moyennes: vous savez que les plus mauvaises notes ne compteront pas, mais ceux qui ne me rendent rien auront zéro"
A condition de ne pas faire ça à tous les cours, ils acceptent. Ils se calment et travaillent. Selon votre humeur (ou la nature de l'exercice), vous pouvez accepter qu'ils s'entraident (en chuchotant) ou répondre à leurs questions.
Bien sûr, le jour du vrai contrôle, pas de bavardages!



26 mai 2007

Et la suite?

J'arrête ici la narration de mes exploits de débutante.

Les élèves suivants se ressemblent: bavards, pas travailleurs, chahuteurs... mais petit à petit, j'arrive à les faire travailler. Progresser, je ne sais pas. Je l'espère. Les quatre ans qui suivent sont encore difficiles: les conflits avec les élèves sont fréquents, je deviens la hantise des CPE pour le nombre de rapports que je rédige et d'élèves que je vire de cours. Les reproches que m'adressent les CPE, les proviseurs et inspecteurs me paraissent injustifiés et heurtent ma susceptibilité. Je me braque. Mes collègues raisonnent comme moi, ce qui ne me pousse pas beaucoup à réfléchir sur mes pratiques. Les stages du PAF (formation continue) ne m'apportent rien du point de vue pédagogique, mais certains sont intellectuellement enrichissants. Je ne m'inscris d'ailleurs qu'à ceux-là.

Je change sous l'influence des élèves. Mon autoritarisme mal assuré les révolte et j'ai parfois des classes qui improvisent des "cellules de crise" pour m'expliquer qu'ils n'en peuvent plus. Je mets beaucoup de temps à m'adapter à eux, mais je crois qu'aujourd'hui, je suis "au point". Je suis ferme, exigeante, mais je perçois désormais les limites de ce qu'ils peuvent supporter. Quand on les a presque atteintes, on discute -de manière plus ou moins mouvementée- et ça finit toujours par se calmer. On repart sur de meilleures bases (jusqu'à la prochaine crise!)
Je change aussi sous l'influence de mes proviseurs. Là, je dois dire que ça m'a demandé beaucoup de temps pour tenir compte de leur injonction "il faut faire autrement". Oublier le réflexe primaire du prof qui s'offusque de cette "ingérence" dans leur pré carré. Trouver en soi-même des solutions. Ne pas tout attendre de l'administration. Une fois ce cap passé, les relations deviennent beaucoup plus sereines avec elle.

Ce métier demande une constante remise en question personnelle, professionnelle... et c'est éprouvant. On doit accepter de jouer un rôle qu'on n'avait pas prévu de jouer. Je croyais qu'être prof, c'était juste faire cours. Je croyais que pour être obéi, il suffisait de donner des ordres. J'avais tout faux!

23 mai 2007

Retours...

Je me suis juré que jamais je ne remettrais les pieds là où j'en avais tant bavé. Mais:
- j'ai gardé des liens avec certains collègues et nous louons des gîtes pour quelques jours. Mais ça ne dure pas. Nous nous dispersons. Certains mutent. D'autres meurent. L'adjoint-stagiaire, par exemple, se suicidera. Ça m'a fait bizarre d'apprendre ça...
- il m'est arrivé depuis d'avoir à y surveiller des examens. Les rancoeurs s'effacent et je ne préviens plus les nouveaux adjoints de mon établissement qu'il ne faut surtout pas m'envoyer là-bas. Finalement, cet établissement a bien évolué après sa rénovation. Et moi aussi: même avec les élèves les plus paumés (les MOREA), j'ai un bon contact et nous nous quittons presque la larme à l'oeil.
Les anciens profs dictateurs sont partis et l'établissement me paraît bien mieux que celui où je suis maintenant... Si je n'avais pas accumulé autant de points, j'y retournerais!

Je me demande encore si Nicolas Revol n'a pas été prof là-bas aussi. Quand je suis arrivée, on m'a parlé d'un collègue qui avait eu des "problèmes" alors qu'il écrivait une chronique dans Le Figaro. Et quand j'ai lu son livre, j'y ai reconnu beaucoup de cette ambiance délétère. Mais d'autres détails ne collent pas...

A l'époque, c'était vraiment comme ça.

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23 mai 2007

Fin d'année

Correction du BEP: je tombe sur une copie qui supplie le correcteur de lui filer son examen. Avec plein de fautes. Je montre ça à un collègue à côté de moi qui me répond: "tu vois avec ta conscience..." Mais ça va pas, non? J'applique le barème et c'est tout. Le même essayera de partir avant l'heure en faisant don de ses copies au cas où quelqu'un voudrait se faire plus d'argent! Pour le prix où c'est payé, les corrections, tu peux les garder!!

J'ai obtenu ma mutation. Un établissement que j'avais mis en quatrième choix. Je suis contente, même si je sais que je ne dois pas m'attendre à des miracles dans cette académie: l'établissement qui m'accueille a un turn-over de 50%...

Je ne suis pas fâchée de quitter mes collègues de Lettres-Histoire qui n'ont pas voulu que je prenne des bacs pro. C'est réservé aux vieux cons syndicalistes qu'ils sont. Ils trouvent comme prétexte que je ne suis pas sûre d'être là l'an prochain (les résultats des muts ne sont pas encore tombés). Pfff. Et celui qui aura mon poste? Il faut qu'il se fasse bizuter comme moi?

Pas de cérémonie de départ.

22 mai 2007

Les examens

Comme je suis nouvelle et corvéable à merci, j'ai un nombre impressionnant de convocations, même au jury de début juillet! Seulement, ce jour-là, je passe mon concours du CNESSS et c'est toute une histoire pour me dispenser de cette corvée qui était préalablement dévolue à un autre.
Certains collègues se vantent de ne jamais recevoir de convocations après avoir "menacé" la direction. Il y a beaucoup de gens qui ne sont pas consciencieux et qui ne se présentent même pas... ou alors qui aident les élèves en train de composer. Ou qui parlent à leur proximité. Ou qui ne voient pas ceux qui trichent, ou qui prétextent leur inexpérience pour ne pas réagir. Ben voyons et moi je suis expérimentée, peut-être?
En tout cas, au BEP d'électro-technique, il y en a un qui passe son temps à bavarder avec son voisin. Plus je le rappelle à l'ordre et plus il s'énerve. Il en vient même à me menacer de mort sans que mes collègues réagissent. La politique académique étant de faire réussir tout le monde, rien ne sera fait contre lui.

Dans la même salle, nous surveillons un élève qui n'a strictement aucune envie de plancher sur les sujets et souhaite sortir au bout de 5 minutes. Mais c'est interdit. A chaque épreuve, il emmerde tout le monde en demandant à partir sur tous les tons. Et à chaque épreuve, l'adjoint vient nous sermonner parce qu'on l'a fait sortir un quart d'heure avant l'horaire autorisé.

C'est vraiment se foutre de nous. Mais pourquoi ne suis-je pas partie?

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